Conscience de soi et régulation émotionnelle

ParentZone

13 juin 2022

L’époque où nos vies « en ligne » et « hors ligne » étaient séparées est révolue. On peut désormais socialiser, magasiner, s’adonner à des jeux vidéo et apprendre tant dans le monde réel que virtuel, ce qui est d’ailleurs souvent possible simultanément. Par conséquent, il est plus difficile de déterminer lorsque quelque chose en ligne a une incidence sur notre bien-être.

Les jeunes doivent donc faire preuve de conscience dans l’univers numérique. En sachant comment gérer les répercussions de celui-ci sur leur humeur, il leur est plus facile de conserver un juste équilibre émotionnel. Cela peut favoriser leur résilience et leur sentiment de contrôle sur leur vie.

Ce n’est pas quelque chose qui se fait du jour au lendemain, mais les parents peuvent les appuyer de plusieurs façons, qu’il s’agisse de les amener à comprendre comment ils se sentent lorsqu’ils sont en ligne, à développer leur estime personnelle ou à remettre en question le fait de se comparer.

Vous avez peut-être déjà une idée précise du temps que votre jeune passe sur Instagram et de ses activités sur la plateforme. Lorsque vous vous penchez sur son bien-être, vous pourriez sauter certaines questions que vous lui avez déjà posées (comme celles concernant son temps d’écran). Réfléchissez plutôt aux questions suivantes :

  • Comment mon jeune se sent-il ou se sent-elle en lorsqu’il ou elle est en ligne?
  • Est-ce qu’il ou elle semble heureux(-se)?
  • Est-ce qu’il ou elle a un bon équilibre?
  • Qu’est-ce que son humeur m’indique, et comment change-t-elle?
  • S’adonne-t-il ou s’adonne-t-elle toujours aux passe-temps qui lui plaisent? (N’oubliez pas : délaisser d’anciens passe-temps fait également partie de la croissance.)

Il se peut que vous n’ayez pas instantanément de réponses, ou que ce ne soient pas des sujets que votre jeune aborde avec vous. De plus, il ou elle n’est peut-être pas en mesure d’identifier avec certitude certains problèmes par lui-même ou elle-même.

Tenez compte des indices physiques, émotionnels ou comportementaux, notamment :

  • des changements dans son apparence, de la fatigue, ou le fait d’accorder moins d’importance à son apparence;
  • un comportement distrait, irritable ou une forte envie de publier sur son compte en ligne ou de le vérifier;
  • une réticence ou un refus d’aller à l’école, de passer du temps avec des amis, ou de participer à des activités qui lui plaisent.

Ces signes, qui peuvent apparaître soudainement ou se développer progressivement, peuvent indiquer un certain déséquilibre.

Bien sûr, il peut également s’agir de signes de phases normales par lesquelles tous les jeunes passent. C’est pourquoi votre instinct parental est si important : faites-lui confiance.

Les sentiments ressentis par les jeunes lorsqu’ils sont en ligne

Est-ce que votre jeune parle de lui-même ou d’elle-même de façon positive, ou est-ce qu’il ou elle met l’accent sur ses défauts (perçus) ou se rabaisse?

Une perte d’estime personnelle peut indiquer plusieurs choses, notamment que votre jeune vit des problèmes en ligne.

Il est facile pour les jeunes de comparer leur reflet dans le miroir à ce qu’ils voient en ligne. Par contre, les visages qui apparaissent dans leur fils de médias sociaux ne sont peut-être même pas réels. Les retouches et les filtres apportés aux images sont sophistiqués, au point où il peut être difficile de savoir ce qui est « authentique ».

Vous remarquerez peut-être que votre jeune publie des égoportraits altérés et interpréterez ceci comme de l’autocritique. Le fait de vouloir se montrer à son meilleur n’a rien d’inhabituel en soi, mais cela peut suggérer que votre jeune ressent le besoin d’imiter ce qu’il ou elle voit en ligne.

Les jeunes peuvent aussi se sentir obligés d’accumuler des mentions J’aime sur leurs publications. Ceci peut les amener à supprimer des images ou à retirer du contenu s’ils jugent que la réaction à une publication n’est pas assez positive. Instagram et Facebook offrent maintenant l’option de masquer le nombre de mentions J’aime, tant sur votre fil que sur vos publications personnelles.

Agir

Si vous croyez qu’il y a un problème et que la situation vous inquiète, rappelez à votre jeune que le pouvoir de changer les choses lui appartient.

Nous pouvons consommer de manière passive le contenu que nous voyons en ligne sans tenir compte de la manière de l’incidence à long terme de cette habitude sur nos sentiments. Si votre jeune ne voit pas des choses qui l’amènent à se sentir bien dans sa peau, il est peut-être temps de revoir les personnes et le contenu qu’il ou elle suit (ou dans quelle mesure).

Parfois, il suffit de l’inciter à prendre une pause. Tant les jeunes que leurs parents peuvent utiliser les paramètres de temps d’écran sur Instagram pour en faciliter la gestion.

Le bouton Se désabonner est l’un des outils les plus efficaces pour protéger le bien-être de vos jeunes sur Instagram. Encouragez-les à considérer leur fil comme un espace personnel à organiser comme ils le désirent, et tout abonnement comme un vote pour le contenu qui leur plaît.

L’estime de soi est un sujet sensible et il peut être difficile pour les jeunes de recevoir des compliments alors qu’ils ont tendance à se critiquer.

Essayez de faire part de vos inquiétudes à un moment tranquille lorsque vous faites une autre activité. Si votre jeune ne veut pas parler, ne forcez pas les choses, mais réessayez à un autre moment opportun.

Agissez à titre de modèle, reconnaissez vos erreurs et corrigez-les

Vous pouvez également aider votre jeune en lui montrant comment vous gérez vos propres émotions. Accordez la priorité à des activités saines, par exemple dormir suffisamment, faire de l’exercice et bien manger. Si vous établissez des règles au sein de la famille quant à l’utilisation de la technologie (comme interdire l’utilisation des appareils pendant les repas), essayez de les suivre également.

Vous pouvez faire part des moyens que vous prenez pour favoriser votre bien-être, par exemple en vous désabonnant d’un compte ou en suivant un qui vous apporte des sentiments positifs. Lancez des commentaires ici et là, plutôt que d’engager une conversation officielle.

Si vous vous sentez moins bien, parlez-en également. Personne n’est parfait. Ce n’est pas nécessairement négatif : montrez à votre jeune que vous le reconnaissez et que vous pouvez prendre des mesures pour y remédier.

Vous lui démontrerez un aspect de la résilience et l’aiderez ainsi à réguler ses propres émotions.

Vous avez besoin de conseils supplémentaires? Consultez d’autres articles du Centre familial en cliquant ici.

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